Une AG, c’est parfois froid. Et quand c’est fait de loin, ça peut être froid froid froid. Rien de tel que de se voir, se sentir et se causer. La Sève au bec. Alors, pour donner la possibilité de réchauffer un peu le lien jusqu’à la fête du 4 septembre, deux rencontres numériques vous permettaient de cuisiner gentiment des administrateurs·rices. De saler et épicer quelques beaux enjeux du Bois qui mijoteront les saisons suivantes.
Eh bien, c’était chouette.
À l’aide d’un logiciel libre et commun, le 21 juin. La discussion a semblé ouverte et sincère comme l’été. C’est-à-dire que l’enthousiasme semblait partagé et n’a pas dissimulé des points d’enjeu. Les pistes sont bien plurielles et leur expression au départ de regards différents est bien l’indice d’un commun ancré dans la réalité de la biodiversité humaine.
Les débats se voient réorientés. Quelle place pour le « jardinage » dans la naturalité d’une réserve intégrale ? La flore se redéployera-t-elle réellement dans un sens créatif autonome si le milieu voit s’accumuler les nitrates artificiels ? Comment s’éloigner de « l’interventionnisme » et de « la domination de l’humain sur la nature » si l’on veut, aussi en attendant, que les oiseaux fassent halte aux étangs du Grand Bois ? Personne ne veut la chasse de loisir profitable qui a buté tous les canards qui ne vont plus aux mares mais comment le GBC paiera-t-il les dégâts du sanglier qui défonce désormais ici ou là le bois de la Houssière ? Un vélo de trop sera-t-il le symbole de la tragédie du commun ou le collectif à pied et à selle sera-t-il le seul vecteur légitime pour développer une politique environnementale ? Le Grand Bois a-t-il vocation à « sauver » ou à inventer, expérimenter et inviter à répliquer ? Une chose est sûre : nous désirons des espaces communs, des territoires partagés, nous soigner en nous reconnectant à la nature.
Chacune des discussions mérite que nous la dépliions. Que nous explorions sa complexité. Le Bois, la ressource partagée du commun, ce « verbe » qui crée notre communauté, est un « laboratoire » écologique. Il est indispensable que la vocation pédagogique de notre commun fasse l’objet de récits partagés (envoyez les vôtres !), de remue-méninges les mains dans la terre.
Nous n’étions pas beaucoup. L’hypothèse ? Et si chacun·e ne se sentait pas assez légitime pour occuper une place ? Le Grand Bois Commun sera un commun fort et durable quand chacun·e se sentira bien en lien, avec les autres, dans le bois. C’est une histoire, une « aventure », le chemin vaudra bien plus que la fin, s’il en est une à portée de vie. Et là, on est qu’au début. Et on souhaiterait tellement le parcourir avec tout celleux qui aiment la nature et les humains en elle.